Chaque numéro de Plan Canada comporte une section spéciale intitulée « Du côté des Fellows », rédigée par un membre du Collège des Fellows de l’ICU. Notre plus récent article, publié dans le numéro d’hiver 2021 de Plan Canada et rédigé par John Steil UPC, FICU, porte sur l’histoire de l’ICU en examinant les présidents de l’Institut depuis sa fondation jusqu’à aujourd’hui. John a également recueilli des renseignements biographiques et des photos sur les 65 présidents de l’ICU, depuis 1919. Toutes ces informations sont désormais disponibles dans la chronologie interactive présentée dans notre site web.
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Hiver 2021, Plan Canada, Du côté des Fellows, Présidents de l’IUC/ICU Plan Canada
John Steil UPC, FICU
Les organisations qui réussissent ont besoin de leadership et ni l’Institut d’urbanisme du Canada (IUTC) ni son successeur, l’Institut canadien des urbanistes (ICU), ne font exception à cette règle. Nous devrions reconnaître et nous souvenir de ces urbanistes, et d’autres, qui ont apporté une contribution bénévole importante par leur leadership au sein de notre organisation. Il existe de forts parallèles entre les urbanistes qui ont été choisis pour diriger l’organisation et le développement de la profession au Canada, ainsi que la façon dont notre organisation reflète l’évolution du contexte sociétal. L’histoire du leadership de l’IUTC et de l’ICU peut être mieux comprise à travers différentes périodes historiques de notre évolution en tant que profession.
Les précurseurs : 1919-1931
Les premiers présidents, des années de formation jusqu’aux « glorieuses » années trente. où l’Institut s’est mis en veilleuse, sont fascinants. L’urbanisme était nouveau. Il n’était pas une profession reconnue et il n’y avait pas d’écoles d’urbanisme, de sorte que l’adhésion à part entière était initialement réservée aux praticiens accrédités en architecture, en ingénierie, en arpentage ou en architecture paysagère. Par conséquent, le leadership provenait des professions les plus proches de ce que l’on perçoit aujourd’hui comme l’urbanisme, celles liées à la planification urbaine et rurale, des disciplines avec lesquelles nous collaborons encore généralement. Les neuf présidents de cette période comprenaient quatre ingénieurs, deux architectes, deux géomètres et un architecte paysagiste. La majorité d’entre eux venaient de l’étranger : quatre d’Écosse, un d’Angleterre et un de France. Et oh! Ils étaient tous des hommes blancs.
Thomas Adams : Géomètre agréé et l’un des premiers chefs de file du mouvement anglais d’aménagement des jardins urbains, il a joué un rôle important dans l’organisation des instituts d’urbanisme en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Canada.
Edouard Deville: Né en France, l’arpenteur général du Canada a perfectionné la première méthode pratique de photogrammétrie, y ayant recours pour cartographier les Rocheuses canadiennes et la présentant au monde entier à l’exposition universelle de Chicago en 1893.
James Hynes : Le premier président né au Canada (en 1868) était un architecte de premier plan, connu pour l’hôtel Victoria, classé au patrimoine mondial, situé sur la rue Yonge à Toronto.
Noulan Cauchon : Né au Québec, il a commencé sa carrière comme ingénieur ferroviaire, mais il a connu une carrière d’urbaniste de renommée internationale.
James Ewing : L’Écossais est venu au Canada en 1885 pour travailler pour le CPR, puis a créé une société d’ingénierie, mais il est décédé à Montréal pendant son mandat de président de l’IUTC.
Horace Seymour : Il a connu une carrière diversifiée, allant de la planification avec Adams pendant la reconstruction après l’explosion de la Première Guerre mondiale à Halifax, en passant par le poste d’ingénieur en planification pour la commission d’urbanisme de Vancouver, jusqu’à devenir directeur provincial de l’urbanisme pour l’Alberta.
Frank Buck : Originaire d’Angleterre, il a d’abord été rédacteur en chef d’un journal, mais, grâce à un cabinet d’aménagement paysager, il a mené une longue carrière d’architecte paysagiste à l’UBC.
Percy Nobbs : D’origine écossaise, il est entré à l’université McGill en tant que titulaire de la chaire d’architecture Macdonald, dont il a été le directeur. Il a continué à enseigner le design jusqu’en 1940 tout en conservant un cabinet privé.
Arthur Dalzell : Un autre Écossais, il s’installe à Vancouver en tant qu’ingénieur municipal adjoint, puis est nommé assistant de Thomas Adams en tant que conseiller en urbanisme auprès du gouvernement fédéral. Malheureusement, il fut le dernier président avant que le l’IUTC ne suspende ses activités pour les deux décennies suivantes en raison du début de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale.
Ils ont laissé une trace : Adams, Deville et Nobbs ont été désignés par le gouvernement canadien comme trois des 725 personnages historiques nationaux de l’histoire du Canada. Deville a un pic dans les Rocheuses, entre Golden et Lake Louise, nommé en son honneur.
Relance : 1952-1965
On reprend là où tout avait laissé en plan. Aimé Cousineau, premier président du nouvel IUTC, était ingénieur en hydraulique, puis ingénieur hygiéniste à la Ville de Montréal. Après des études en santé publique au MIT puis à Harvard, il est nommé directeur de la planification urbaine. Il est suivi d’Eric Thrift, architecte avec une pratique diversifiée qui poursuit aussi une carrière en enseignement, est président de l’American Society of Planning Officials (maintenant l’APA), et Fellow de l’IUTC et de l’IRAC. Il a été suivi par une série d’urbanistes et d’éducateurs formés comme architectes, ingénieurs, géographes et géomètres, dont plusieurs sont venus de l’étranger comme Eugene Faludi, Murray Zides FICU et Humphrey Carver FICU, et une foule d’autres comme Anthony Adamson, P. Alan Deacon, Al Martin, Stanley Nash FICU (présent à la bataille de Vimy), Don South, et Earl Levin FICU. Cette période a été marquée par une croissance importante de l’urbanisme au Canada. Ces présidents ont élaboré des plans, fondé des écoles et des organisations, et écrit des livres. Le dernier président de cette période est James Milner. Professeur de droit à l’Université de Toronto, il n’a jamais exercé la profession d’urbaniste, mais a eu un impact important sur l’urbanisme au Canada grâce à son enseignement et à son manuel de droit de l’urbanisme. La ville de Toronto a donné son nom à un parc du centre-ville de Toronto.
Avancement de la profession : 1966-1979
Comme Milner, les deux présidents suivants ont également eu des parcs portant leur nom : Benoit Begin à Trois-Rivières et Macklin Hancock FICU à Don Mills, Toronto. Mais surtout, ils ont été les premiers présidents qui, bien qu’ayant reçu une formation en paysage et en architecture, ont également reçu une formation officielle en urbanisme. Ils ont été suivis par un groupe aux qualifications et origines diverses, comme les géomètres agréés, qui comprenait également les premiers présidents diplômés d’écoles d’urbanisme canadiennes, comme Andy Campbell et Mark Dorfman FICU.
Début de la mixité : 1979-1984
Anne Beaumont FCIP, originaire du Pays de Galles, mais diplômée en urbanisme de l’Université de Toronto, a été la première femme présidente de l’Institut canadien des urbanistes. Elle a été suivie par Graham Stallard, Peter Weston et Barry Clark. Il est intéressant de noter que l’année 1983 a vu l’élection de la première femme Fellow, Mary Rawson. Cinq ans après Anne, Pamela Sweet FICU est devenue la deuxième femme présidente de l’ICU.
Stabilisation et changement progressif : de 1985 à aujourd’hui
La période suivante s’inscrit dans celle de l’évolution logique et de la stabilisation de l’urbanisme au Canada et de l’organisation professionnelle de l’urbanisme. La plupart des présidents ont été formés comme urbanistes dans les écoles d’urbanisme canadiennes. Les hommes ont dominé la présidence dans les premières périodes, mais comme la profession a connu une transition à long terme, passant d’une pratique fondée sur la conception physique à une pratique plus ancrée dans la politique et la consultation, cette période a finalement vu une augmentation importante du nombre de femmes présidentes, notamment Helen Henderson, Barb Dembeck, Marni Cappe FICU, Andrea Gabor FICU, Hazel Christy et Eleanor Mohammed. Il arrive parfois qu’un président ait un visage d’une autre couleur. Les présidents de cette période sont pour la plupart des praticiens, formés au Canada, souvent issus des secteurs public et privé, et quelques universitaires.
Conclusion
Les présidents récents n’ont peut-être pas de montagnes portant leur nom, mais les urbanistes peuvent encore faire la différence. (D’un autre côté, Peter Bloodoff, un président plus récent, a la place devant le palais de justice de Prince George qui porte son nom en raison de sa contribution à la communauté). La présidence de l’IUTC/ICU a évolué, passant de non-urbanistes dotés d’une vision à des urbanistes professionnels formés dans le domaine et à la tête d’une profession reconnue et institutionnalisée qui aide à concevoir nos communautés urbaines et rurales. Au fil du temps, les dirigeants de la profession refléteront plus fidèlement la nature changeante de l’urbanisme ainsi que la diversité des urbanistes sur le terrain et des communautés qu’ils représentent. Si l’on regarde sous un autre angle, la répartition géographique des présidents correspond à la répartition de nos membres, le plus grand nombre venant de l’Ontario, Anne Beaumont, première femme présidente de l’ICU, 1979. Pamela Sweet, deuxième femme présidente de l’ICU, 1984. Cependant, si le Québec a joué un rôle clé dès le début, un seul président depuis 1966 est originaire de cette province : Le Français Patrick Déoux, qui a travaillé à la fois au Québec et en Ontario pendant son mandat, avant de terminer sa carrière en Colombie-Britannique. Aucun président n’est venu du Nouveau-Brunswick depuis 1960 ni de la Saskatchewan depuis 1976. Les urbanistes de l’Île-du-Prince-Édouard et des trois Territoire du Nord n’ont pas encore tenu le marteau du président, mais, espérons-le, ils auront la chance de le faire à l’avenir.
John Steil UPC, FICU est urbaniste au cabinet Stantec Consulting à Vancouver. Il est un des anciens présidents de l’ICU (1989- 1990) et président du Collège des Fellows.
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