
Humphrey Stephen Mumford Carver — urbaniste, architecte, philosophe urbain et auteur — est né à Birmingham, en Angleterre, en 1902. Après avoir obtenu un diplôme de l’Architectural Association's School of Architecture de Bedford Square, à Londres, M. Carver, en ses propres termes, « ne pouvait pas s’imaginer faire de la prospection pour trouver des clients en moyens. Il mentionne qu’il « s’est engagé dans le domaine de l’architecture à des fins sociales » et qu’il ne « voyait plus comment se sortir des barrières qui semblaient se refermer autour de lui ». Sa solution a été de se rendre au Canada en 1930.
Son premier emploi (en ses mots, « je n’avais jamais entendu le terme "architecte paysagiste", mais il exprimait exactement ce que je cherchais ») a été avec le cabinet Wilson, Bunnell and Borgstrom. Le cabinet avait défini des lotissements dans des villes en expansion avec beaucoup de succès, mais comme l’indique M. Carver, « pendant les années 1930, j’ai travaillé en partenariat avec Carl Borgstrom, et nous avons partagé les quelques maigres revenus que nous sommes arrivés à toucher pendant les années austères de la dépression. » M. Carver a remarqué, à ce moment, qu’il « pouvait comprendre les idées liées à l’aménagement et les transposer ». Il a été inspiré par le travail qu’avait effectué Thomas Adams pour la New York Regional Planning Association. Reconnaissant qu’il était optimiste, M. Carver était un fervent défenseur d’une politique de logement social, était activement impliqué dans la League for Social Reconstruction, et écrivait des articles dans le Canadian Forum, le Saturday Night, et dans des revues portant sur l’architecture et le bien-être social. Ces activités l’ont mené à l’enseignement pendant plusieurs années à la School of Architecture, puis à la School of Social Work, de l’université de Toronto; il a organisé la conférence influente de 1939 sur le logement, et a participé à une grande partie du développement institutionnel dans le domaine de l’aménagement et du logement communautaires au Canada après 1940. Il a été associé au Regent Park North à Toronto — le premier projet de logement social au Canada, un projet idéaliste qui découlait d’un mouvement citoyen. Il a été président du comité de recherche de la Société canadienne d’hypothèque et de logement de 1948 à 1955, et de son groupe consultatif, de 1955 à 1967. Dans son ouvrage de 1962 intitulé Cities in the Suburbs (« Des villes en banlieue »), M. Carver préconisait l’intégration de l’aménagement des banlieues à la communauté sociale élargie. Sous la présidence de M. Carver au groupe consultatif de la SCHL, les recherches et les programmes canadiens liés à la politique de logement, à la conception des logements et à l’aménagement communautaire ont acquis une renommée mondiale en matière d’innovation et de normes de développement progressif. M. Carver s’est aussi rendu en Australie pour participer à la mise sur pied de l’Institute of Urban Studies de ce pays. Il a été président de l’ICU en 1963-1964.
L’autobiographie de M. Carver, Compassionate Landscape: Places and People in a Man’s Life, (« Pasyage compatissant : endroits et gens dans la vie d’un homme ») a été publiée en 1978. Une critique dans la revue britannique Town Planning Review décrit cette autobiographique comme « une étude compatissante, compréhensive et élégante de l’expérience d’une vie — d’abord vécue en Angleterre, mais, pour la majeure partie, au Canada — celle d’un architecte et d’un architecte paysagiste qui, par sa compassion et son expérience, est devenu le concepteur de politiques de logement et de politiques urbaines. À la fin, le lecteur garde, comme portrait de l’auteur, celui d’un homme essentiellement civilisé, dont la détermination s’est renforcée par l’adversité et la souffrance, celles des autres comme les siennes; un homme de prestige, de compassion, et de réalisations, aussi. »
Ce livre contient un merveilleux poème, intitulé « Une maison est un endroit pour voler les uns loin des autres ». Dans le dernier paragraphe de son autobiographie, M. Carver déclare qu’« être libre, c’est s’exprimer en contribuant, d’une certaine façon, à façonner l’environnement physique et matériel dans lequel on vit. »
On trouve une archive Humphrey Carver au Centre canadien d’architecture de Montréal. M. Carver est décédé à Ottawa en 1995.