
Michael John (Max) Bacon voit le jour en 1928 dans le village de Dachet, près de Windsor, en Angleterre. Il obtient un baccalauréat en architecture de l’University of Liverpool en 1953 puis une maîtrise en art de l’aménagement des villes en 1954 de cette même université. Max émigre au Canada en réponse aux besoins en urbanisme professionnel pour contribuer au développement rapide du pays. Il commence à travailler à la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui finança d’autres cabinets du MIT spécialisés en design urbain, puis il déménage pour collaborer avec la ville de Toronto. En 1956, il est nommé directeur de la planification pour le canton de Toronto (l’actuelle ville de Mississauga). Il rejoint ensuite la société Proctor and Redfern en 1961, où il occupe différents postes dont celui de directeur de la planification. Il prend sa retraite en 1993.
Max a considérablement contribué au développement de l’urbanisme au Canada. À titre de conseiller, il a ouvert les portes de l’urbanisme professionnel à un nombre incroyable de municipalités, de grande et petite envergures. Au cours de sa carrière, il a déployé tout le savoir-faire d’un urbaniste professionnel, allant de la préparation d’études régionales, de plans officiels, de plans de quartiers, de projets de développement et de règlements de zonage aux plans de revitalisation urbaine, d’élimination de déchets solide, d’aménagements ou de fusions de limites municipales, que ce soit dans les régions rurales de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l’Alberta ou de Terre-Neuve. L’envergure de son savoir-faire n’est égalée que par l’étendue géographique de sa carrière. Tout au long de sa carrière, Max a su sans aucun doute démontrer qu’il était possible de concilier l’urbanisme dit généraliste avec un penchant pour la diversité. Il avait la réputation d’être un conseiller en urbanisme intègre, réputation régulièrement confirmée lorsqu’il devait témoigner à titre d’expert juriste devant divers tribunaux : il ne se laissait pas impressionner, offrant ses meilleurs conseils et travaillant avec la même ardeur que ce soit pour des clients importants ou plus modestes.
Max était un enthousiaste, un véritable passionné et défendait les principes d’un design urbain éthique. On disait de lui qu’il possédait un esprit curieux et de l’énergie à revendre, qu’il était ouvert aux nouveaux concepts, qu’il aimait débattre, contester et bousculer les nouveautés et remettre en question les connaissances traditionnelles. Ses travaux étaient interdisciplinaires, soucieux de l’environnement, adaptés à la localité, au site ainsi qu’aux exigences du client.
Max a été professeur agréé d’urbanisme à l’Université de Waterloo et conférencier à l’University Western, à l’Université de Toronto, à l’Université Queen’s, à l’Université de York, au Collège Humber, au Collège Scarborough College, à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario et à l’Institut polytechnique Ryerson. Il a accompagné et encouragé de nombreux jeunes urbanistes, veillant à ce que les étudiants obtiennent un emploi d’été intéressant et se voient confier des tâches valorisantes.
En 1954, il devient membre du Royal Institute of British Architects, puis du Royal Town Planning Institute et de l’Institut d’urbanisme du Canada en 1955, et enfin de l’American Institute of Certified Planners en 1978. Au début des années 1960, il exerce à l’Institut d’urbanisme du Canada à titre de conseiller national et occupe plusieurs postes de direction auprès des urbanistes de l’Ontario de 1965 à 1970. Durant cette période, il défendit ardemment la profession et appuya vivement la mise en œuvre de la Loi sur l’aménagement du territoire de l’Ontario.
Max Bacon a été élu membre du College of Fellows de l’ICU en 1997. Il était connu pour son enthousiasme sans limites, son attitude résolument positive et son engagement sans relâche envers la profession d’urbaniste. Il s’engagea également en tant que bénévole dans les domaines de la conservation, du logement ou le règlement de conflits.
Pour les urbanistes, la course Max Bacon, qui a lieu chaque année à l’occasion de la conférence annuelle nationale de l’ICU, demeure l’une des réalisations les plus populaires de Max. La course représente bien les qualités fondamentales de Max : sa volonté à relever les défis, sa persévérance, son enthousiasme et sa détermination à s’acquitter d’une tâche. Max disait qu’il avait découvert que la course était un moyen de « secouer ces urbanistes » que ce soit au sens propre ou figuré du terme.