Note de la rédaction par Glenn Miller FICU et Jennifer Dean PhD, UPC, MICU

À la recherche de meilleures façons de planifier notre avenir

Plan Canada est un forum d’une importance cruciale pour l’exploration d’idées et d’approches visant à améliorer la pratique professionnelle au Canada. Le thème de ce numéro, Le Canada en 2100, met les urbanistes au défi d’imaginer ce que sera le Canada dans 75 ans. Cet exercice prospectif et tourné vers l’avenir est à la fois opportun et pertinent compte tenu de l’ampleur des enjeux auxquels font face actuellement le Canada et la profession d’urbaniste. L’appel à réfl échir à une meilleure façon de planifi er notre avenir soulève des questions auxquelles il n’existe pas de réponses faciles.

Le thème de ce numéro de Plan Canada s’inspire d’un rapport publié plus tôt cette année par le Collège des Fellows intitulé « Le Canada en 2100 : une vision audacieuse du rôle de l’urbanisme dans l’atteinte d’une prospérité durable ». Ce document a donné lieu à un vaste débat qui a été abordé lors de plusieurs séances de la conférence nationale de l’ICU/IPPO en juillet et qui est maintenant au coeur de ce numéro de Plan Canada. Le Collège prévoit que le Canada en 2100 fera l’objet d’un débat continu afin de stimuler de nouvelles idées dont le Canada et la profession de l’urbanisme pourront tirer profit.

Nous sommes ravis de la contribution que cette édition de Plan Canada apporte au débat plus large sur notre avenir au cours des 75 prochaines années. Les auteurs ont rédigé des articles réfléchis et provocateurs qui abordent les problèmes urgents d’aujourd’hui et proposent des suggestions pour planifier à long terme. Ces contributions offrent des pistes pour penser différemment l’avenir et appellent à l’action afin de satisfaire les responsabilités éthiques de l’urbanisme.

Les articles sélectionnés pour ce numéro reflètent une remarquable diversité d’expériences, d’expertises et
de perspectives géographiques. Vous y trouverez les points de vue d’urbanistes débutants, les réflexions de consultants en milieu de carrière, de praticiens chevronnés et d’universitaires. Vous entendrez également les voix d’urbanistes et de non-urbanistes dont les points de vue s’appuient sur des décennies d’expérience,
ainsi que celles de personnes prêtes à sortir des sentiers battus. En bref, ce numéro de Plan Canada représente une contribution précieuse au débat lancé par le Collège pour faire progresser notre profession.

Notre avenir est inévitablement lié aux tendances démographiques du Canada et à la réalité que le pays dépend depuis longtemps de l’immigration pour assurer sa stabilité démographique et économique.
Russell Mathew et Jaclyn Hall attirent notre attention sur les implications d’une croissance incontrôlée dans nos grandes villes existantes, soulignant l’opportunité pour les villes petites et moyennes de briller. À l’inverse, Max Hartt explore un avenir où certaines régions du Canada connaîtront un déclin, alors que le pays se dispute les immigrants dans un monde en voie de mondialisation.

L’incertitude et le changement sont deux thèmes récurrents dans les réflexions sur l’avenir. Lisa Prime et Daniel Hoornweg identifient trois piliers à prendre en compte pour planifier dans un avenir incertain, où les
changements accentuent l’ampleur des défis à relever au fil des décennies. Mark Seasons et Larry Kotseff reviennent ensuite sur leurs tentatives passées de se projeter dans l’avenir et concluent que les futures générations d’urbanistes devront être formées pour être de plus en plus créatives et réactives face au
changement et à l’incertitude.

Nos auteurs nous exhortent à faire preuve de plus d’audace dans notre profession : Sean Hertel, consultant, enseignant et mentor en milieu de carrière, met les urbanistes au défi d’écarter les contraintes et de prendre plus de risques à l’approche de 2100, tandis que Molly Harris et Gordon Harris, qui se trouvent aux deux extrémités du continuum professionnel, offrent une perspective intergénérationnelle et lancent un appel passionné à l’action contre les changements climatiques, soulignant notre responsabilité éthique de montrer la voie.

Sortir des sentiers battus est également une composante nécessaire de la planifi cation de l’avenir, comme le souligne l’ancienne présidente de la PIBC, Émilie Adin, qui nous invite à la suivre dans son récent voyage à Singapour pour illustrer le pouvoir des voyages pour nous ouvrir à une pensée diff érente. De même, le chercheur et ancien homme politique Richard Gilbert nous met au défi de réfl échir à une proposition potentiellement controversée pour répondre aux problèmes d’accessibilité au logement et de croissance à l’avenir.

Nos auteurs élargissent notre compréhension de la manière dont nous planifions et nous encouragent à réfléchir à de nouvelles pratiques et approches pour l’avenir. Dan Leeming, Eric Turcotte et Diane Riley plaident en faveur d’un élargissement du champ d’action des urbanistes afin d’englober des questions à grande échelle telles que les changements climatiques et la cohésion communautaire, tandis que Katherine Perrott et Robin Mazumder suggèrent que le recours à la neuroscience peut renforcer l’efficacité de la planification par scénarios. Ces idées méritent d’être explorées.

Ce numéro se termine par un commentaire percutant du coprésident du Collège des Fellows, Paul Bedford, qui invite tous les membres de l’ICU à relever le défi lancé par le Canada en 2100 en travaillant
ensemble pour influencer les décisions qui touchent notre profession et le Canada.

Dans cet avant-dernier numéro de Plan Canada de 2025, nous espérons que les lecteurs seront inspirés par les contributions signifi catives des auteurs au débat sur le Canada en 2100 et nous vous encourageons à vous joindre à la conversation.

Comment lire ce numéro de Plan Canada

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À propos des rédacteurs

Glenn Miller FICU

Basé à Toronto, Glenn Miller, FICU, est associé principal à l’Institut urbain du Canada où, jusqu’en 2016, il fournissait des conseils en matière de planification aux secteurs privé, public et à but non lucratif.
Auparavant, il a dirigé les programmes primés d’éducation et de recherche de l’IUC et a dirigé le programme de stages de l’IUC. Glenn est également cofondateur de l’Alliance stratégique de recherche régionale, une ONG qui cherche à mieux comprendre comment relier le domicile au travail.
Glenn a été le rédacteur en chef fondateur de l’Ontario Planning Journal (1986-2011) et contribue à un large éventail de publications, dont Y Magazine, ReNew Canada et SPACING. Il a récemment réintégré le comité éditorial de Plan Canada. Glenn a été planificateur en résidence à l’école de planification de l’Université de Waterloo en 2012. Il a également enseigné à l’École de planification urbaine et régionale de l’Université Ryerson (aujourd’hui TMU), au Seneca College et au George Brown Institute Without Boundaries. Glenn est devenu membre du Collège des Fellows en 2005.

Jennifer Dean, PhD, UPC, MICU

Jennifer Dean est professeure associée à l’école d’urbanisme de l’université de Waterloo, urbaniste professionnelle certifiée en Ontario et membre de l’Institut canadien des urbanistes. Les recherches de Jennifer portent sur la relation entre les environnements locaux et la santé humaine, l’impact de la pratique professionnelle et des initiatives locales sur le bien-être de la communauté, ainsi que sur l’efficacité de l’enseignement de l’urbanisme pour améliorer l’apprentissage et la pratique.