Le 25 août, le CIP a organisé un webinaire intitulé “Planning for Disaster Resilience”. Conformément à la priorité politique clé de l’ICU en matière de planification du changement climatique, cette session s’est penchée sur la question de savoir comment nous pouvons planifier des communautés plus résilientes tout en renforçant les capacités et en gérant les risques. Nos intervenants ont également abordé la question de l’utilisation des outils disponibles, tels que la recherche, les politiques et les plans, afin d’atténuer les effets des catastrophes et d’accroître la résilience.

Intervenants :

Karolina Pol
Ressources naturelles Canada
Karolina est diplômée de l’école de planification communautaire et régionale de l’UBC. Elle a travaillé comme planificatrice dans les secteurs public et privé et occupe actuellement un poste de conseillère principale dans la fonction publique fédérale.

Malaika Ulmi
Ressources naturelles Canada
Malaika Ulmi fait partie de l’équipe de direction de la division Pacifique de la Commission géologique du Canada et du programme géoscientifique de sécurité publique, qui mène des recherches dans tout le Canada sur les géorisques et les risques qui y sont associés.

Molly Mowery, AICP
Wildfire Planning International
Fondateur de Wildfire Planning International, une société de conseil basée aux États-Unis qui aide les autorités locales, étatiques et fédérales ainsi que les communautés à réduire les risques d’incendie de forêt en Amérique du Nord. Elle est également directrice exécutive du Community Wildfire Planning Center.

Khalid Mohammed RPP, MCIP
Ville de High River
Dans son rôle actuel de directeur de la planification et du développement de High River, avec le soutien du conseil, il a initié et dirigé une transformation majeure dans le domaine de la planification de l’utilisation des sols et de la politique de planification, afin de faire de High River un exemple à suivre dans le monde de la planification.

Notes complémentaires – Réponses aux questions de l’auditoire :

Malaika Ulmi (Commission géologique du Canada) Cela dépend de ce qui est touché. Les pipelines peuvent être rendus plus robustes et bénéficier de protections supplémentaires contre la corrosion, les réseaux électriques peuvent être redondants ou capables d’absorber des surtensions supplémentaires, les prévisions permettent de comprendre quand la radio HF pourrait être affectée, etc.

Quels sont les types de développement autorisés dans les zones sismiques ? Quel est l’impact économique de l’interdiction de tous les types de bâtiments ?Malaika Ulmi – Le zonage et le développement dépendent de la communauté. Le code de la construction comporte des dispositions basées sur le risque de tremblement de terre à l’emplacement particulier de toute construction. Cela dit, le code de construction actuel ne protège que la sécurité des personnes, et non la fonctionnalité des bâtiments après un événement. Par exemple, après le tremblement de terre de Christchurch, de nombreuses personnes ont été surprises de devoir démolir des bâtiments plus récents. Ils protégeaient les occupants mais n’étaient plus sûrs pour l’utilisation prévue. À l’époque, le code du bâtiment néo-zélandais était similaire à celui du Canada. C’est pourquoi la fonction de planification est importante pour la résilience aux tremblements de terre !

Karolina Pol (urbaniste et ancienne employée de la Commission géologique du Canada) – De mon point de vue, il s’agit de faire correspondre les seuils de risque de la communauté aux décisions de développement. Par exemple, les zones à haut risque sont-elles adaptées à des usages résidentiels ou conviennent-elles mieux à des espaces publics/parcs ? Il s’agit de questions à explorer avec votre communauté lorsqu’elle se renseigne sur les niveaux de risque dans sa ville. Le modèle national des risques sismiques, qui comprend des données à l’échelle du quartier, est un excellent point de départ pour les planificateurs. a) illustrer les niveaux de risque sismique ; et b) traduire ce que cela signifie en termes d’impact sur la sécurité locale, les activités économiques, etc.

Pour les communautés construites sans tenir compte de la planification des incendies, que peut-on faire après le développement pour atténuer les menaces d’incendie de forêt ?Molly Mowery, AICP (planification des incendies de forêt) – Les plans de protection des communautés contre les incendies de forêt (CWPP) ou les plans de résilience des communautés contre les incendies de forêt (CWRP) sont des outils fantastiques pour aider les communautés déjà construites à se préparer à la menace des incendies de forêt. Les CWPP/CWRP doivent être élaborés en collaboration par les agences/départements de la communauté locale, avec l’engagement des résidents, et peuvent être soutenus par des professionnels techniques. Les habitants peuvent également participer au programme de reconnaissance communautaire FireSmart afin d’aider leur quartier à mener des activités volontaires telles que la gestion de la végétation et la modernisation des habitations.

L’investissement de High River dans la résilience a-t-il permis non seulement d’éviter les pertes dues aux catastrophes, mais aussi de stimuler davantage l’économie ? (c’est-à-dire le “dividende de résilience”).Khalid Mohammed, Ph.D., RPP, MCIP (Ville de High River) – Notre investissement dans l’infrastructure (atténuation physique comme les digues) nous a mis sur la voie du succès pour l’avenir, mais de nombreux investisseurs hésitent encore à investir ou à “parier” sur High River parce que les digues n’ont pas encore fait leurs preuves en cas de crue des eaux. La stimulation économique que nous avons investie concerne l’infrastructure souterraine, le réaménagement du centre-ville, l’aménagement du domaine public, l’amélioration des parcs, au-delà du simple nettoyage des inondations. Mais comme de nombreux investisseurs attendent toujours une crue des eaux (et pas seulement une modélisation hydrologique) pour montrer que la ville est protégée, la confiance des investisseurs n’est pas encore aussi élevée que je le souhaiterais. La reprise économique a été l’une des plus difficiles à mesurer/évaluer, juste derrière la résilience et la reprise individuelle des résidents.